
PO-SI-TI-VER… Un leitmotiv pour nombre d’entre nous ! Mais saviez-vous que nos maisons aussi peuvent se distinguer par leur énergie positive ? Au-delà de nous entourer de précieuses bonnes ondes, ces « sweet home » sont aussi plus économiques et plus écologiques ! Etudions comment pianoter sur la gamme des habitats écologiques, quels sont leurs coûts, mais aussi - et surtout - leurs multiples vertus.
Maisons passives, BBC, bioclimatique, à énergie positive… De quoi parle-t-on au juste ?
Les différentes dénominations ci-dessus correspondent à des constructions – pour certaines labellisées - qui ont un point commun : elles désignent un bâtiment dit « écologique ». Cela signifie qu’il a été conçu et construit en ayant recours à des pratiques et matériaux respectueux de l’environnement. Ces habitations répondant également aux critères imposés par la norme RE 2020, au nombre desquels on compte notamment :
- La mise en œuvre d’équipements de production d’énergie,
- Une optimisation de la conception du bâti,
- Une consommation d’énergie de chauffage inférieure à 12 kilowattheures par an et par mètre carré, et une consommation globale d’énergie inférieure à 100 kilowattheures par an et par mètre carré.
Cette norme est applicable depuis le 1er janvier 2022, et permet aux nouvelles constructions de se classer dans la catégorie des maisons écologiques passives, voire positives.
Voici les spécificités de ces différents bâtis :
- La maison passive est supposée s’auto-suffire en termes de chauffage et de climatisation. Elle ne consomme quasi aucune énergie, grâce à un recours optimisé à la chaleur solaire (via les ouvertures) et des procédés d’isolation très performants.
- La maison basse consommation (BBC) doit respecter un engagement : ne pas consommer plus de 50 kilowattheures par an et par mètre carré ; cette énergie dépensée devant couvrir tous les besoins des habitants (chauffage, eau chaude, éclairage, ventilation, climatisation, etc.).
- La maison bioclimatique – qui, de fait, est aussi est une maison passive - prend en compte dans son optimisation énergétique, son isolation, bien sûr, mais également son exposition, l’orientation de ses différentes pièces à l’intérieur, et l’utilisation, en extérieur, d’arbres et de haies.
- La maison à énergie positive (BePos), quant à elle, a pour ambition d’être autonome en énergie, notamment grâce à l’utilisation de sources d’énergie renouvelable pour sa production d’électricité. Son chauffage s’appuie le plus souvent sur un système central utilisant le solaire passif (qui emmagasine la chaleur solaire grâce à des matériaux à forte inertie, pour la stocker dans le bâti et la restitue ensuite via des conduits d’air jusqu’à des panneaux rayonnants installés notamment entre les parois des pièces). A ce dispositif s’ajoute un système solaire actif d’appoint, qui n’est utilisé que pour les besoins ponctuels de l’habitation. Pour ce qui est de l’isolation, l’objectif est de complètement supprimer les ponts thermiques, et d’assurer une étanchéité optimale à l’air. Les déperditions thermiques sont limitées au maximum, grâce à un système de ventilation avec récupérateur de chaleur sur air vicié. Riche de toutes ces installations, la maison BePos promet de fabriquer plus d’énergie que ses habitants n’en consomment…. D’où le concept de « positif », l’excédent produit étant injecté sur les réseaux publics
Les différents types de constructions écologiques ont globalement les mêmes objectifs : réduire au maximum leur impact environnemental grâce à des équipements économes en énergie fossile, l’usage de matériaux naturels et durables (en remplaçant, par exemple, le béton et la laine minérale par du chanvre et du bois), et une réduction maximale des déchets.
Maisons écologiques ; quels coûts moyens et quelles aides ?
Selon les partis pris en termes de conceptions, de techniques énergétiques et de choix de matériaux, une maison bioclimatique coûte, en moyenne, entre 1 500 et 2 000 euros du mètre carré. A ce coût de bâti, il convient d’ajouter les honoraires d’un architecte et d’un maître d’œuvres, professionnels hautement recommandés afin d’optimiser le projet en tenant compte de l’orientation du terrain, et de l’environnement plus global. Ils seront force de proposition concernant les plans de la maison, mais aussi ses équipements (panneaux solaires, pompe à chaleur, géothermie, biomasse, puits canadien, VMC double flux ou toilettes sèches, récupérateurs d’eau de pluie, etc.). Les spécialistes de ce type de construction admettent qu’elle peut être jusqu’à 20% plus chère qu’une maison traditionnelle, mais mettent aussi en exergue les larges économies qu’elles permettent de réaliser, sans oublier leur coté éminemment vertueux pour l’environnement ! Par ailleurs, même si les aides à la rénovation énergétique sont plutôt fléchées vers les travaux visant à améliorer la performance énergétique dans les logements de plus de 15 ans, les pouvoirs publics encouragent fortement les constructions écologiques neuves. Les particuliers souhaitant se lancer dans l’aventure peuvent ainsi tout de même prétendre aux outils de financement et incitations ci-après :
- Le prêt à taux zéro (PTZ) ; qui est accessible à tous, sans condition de revenu. Le montant octroyé prend en compte différents critères : la composition du foyer, le montant de ses ressources, la zone dans laquelle le bien est construit, le plafond de dépenses. Deux conditions rédhibitoires cependant pour en bénéficier… Le logement doit avoir vocation à être la résidence principale du demandeur ; et les travaux de construction doivent faire intervenir un artisan détenteur du label RGE (Reconnu Garant de l'Environnement).
- Le prêt accession d’Action-Logement ; qui est accessible à tout salarié du secteur privé. Le montant du prêt peut atteindre 40 000 euros, avec un taux d’emprunt de 1,5 %, et remboursable sur une durée maximum de 25 ans. Là encore, une condition sine qua non sine qua non : le projet de maison écologique doit prévoir un niveau de performance énergétique minimal correspondant à la norme RE 2020.
- L’exonération de la taxe foncière : cette incitation fiscale est systématique pour toutes les constructions de maisons neuves, pendant une durée de 2 ans suivant la réception des travaux. La durée est portée à 5 ans, s’agissant d’une maison écologique.
- Les aides des collectivités locales : elles sont très variables et diffèrent selon les territoires. Il est donc conseillé de se renseigner auprès de la mairie du lieu de construction.