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Point sur l'immobilier neuf : les ventes ralentissent, mais les prix tiennent le cap

Point sur l'immobilier neuf : les ventes ralentissent, mais les prix tiennent le cap

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Le marché de l’immobilier neuf en France traverse une période de turbulence. Malgré une baisse marquée des ventes, les prix des logements neufs font preuve d’une étonnante stabilité. Cette tendance s’inscrit dans un contexte global où l’immobilier ancien connaît, lui, des baisses significatives de prix. Quels sont les enjeux et les raisons derrière ces évolutions contrastées ?

 

L’immobilier ancien sous pression

Ces deux dernières années, les ventes dans l’ancien ont connu un net ralentissement, entraînant une chute des prix. Selon l’Insee, les prix des logements anciens ont reculé de 5,2 % au premier trimestre 2024, puis de 4,9 % et 3,9 % aux trimestres suivants. Ce phénomène est en grande partie lié à l’inflation, à la hausse des taux d’intérêt, et aux difficultés croissantes d’accès au crédit. Ces conditions, combinées à un durcissement des réglementations énergétiques, affectent fortement ce segment du marché.

En effet, le diagnostic de performance énergétique (DPE) joue un rôle décisif. Les logements classés F et G, considérés comme des "passoires thermiques", sont de moins en moins prisés. En 2024, ils représentaient 15 % des transactions, contre 17 % en 2023. Cette baisse s’explique par des contraintes législatives : les biens classés G ne sont plus autorisés à la location depuis janvier 2025, et ceux classés F le seront à partir de 2028. Ces restrictions poussent les acheteurs à privilégier des biens conformes aux normes énergétiques, accentuant le déclin des prix dans l’ancien.

Une résistance surprenante dans le neuf

À l’inverse, l’immobilier neuf montre une étonnante résilience. Malgré un recul des ventes au troisième trimestre 2024, les prix restent globalement stables. D’après la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), les prix n’ont diminué que de 1,1 % en moyenne au deuxième trimestre 2024. Cette stagnation interroge, d’autant plus que le secteur est en crise depuis près de deux ans.

Plusieurs raisons expliquent cette situation. Tout d’abord, les ajustements du prêt à taux zéro (PTZ), récemment recentré sur les projets d’habitat collectif en zones tendues, n’ont pas eu l’effet escompté. Si cette mesure visait à encourager les acheteurs, elle s’est avérée insuffisante pour redynamiser le marché. Par ailleurs, la disparition progressive du dispositif Pinel, qui offrait des avantages fiscaux aux investisseurs dans le neuf, a refroidi une partie de la demande.

En dépit de ces difficultés, le neuf continue de séduire une clientèle sensible à ses atouts : performances énergétiques optimales, modernité des constructions et absence de travaux à prévoir.

Des disparités régionales marquées

Si, au niveau national, les prix du neuf paraissent stables, un examen régional révèle des disparités significatives. En Île-de-France, les prix stagnent, tandis qu’ils ont baissé de 3,1 % en moyenne dans les autres régions. Des villes comme Tours, Dijon, Clermont-Ferrand ou Montpellier affichent même des reculs plus prononcés.

À l’inverse, certaines agglomérations enregistrent des hausses notables. Reims, par exemple, se distingue avec une augmentation spectaculaire de 25,4 % des prix. D’autres villes comme Aix-en-Provence (+10,3 %), Nice (+8,2 %) ou Annecy (+6,2 %) suivent cette tendance. Ces écarts reflètent les dynamiques locales, influencées par la demande, l’attractivité économique et les projets d’aménagement urbain.

Quels enjeux pour l’avenir ?

La baisse des ventes dans le neuf et la stagnation des prix posent des questions sur l’avenir du marché immobilier. Les promoteurs immobiliers doivent faire face à un contexte difficile marqué par une demande en berne et des incertitudes économiques. Pourtant, les besoins en logements demeurent importants, notamment dans les grandes métropoles.

Si le neuf parvient à conserver une certaine stabilité, c’est grâce à ses atouts intrinsèques : des logements adaptés aux normes environnementales, une attractivité pour les primo-accédants et des offres modernes qui répondent aux attentes des acheteurs. Toutefois, sans soutien renforcé – que ce soit via des dispositifs fiscaux ou des incitations à l’achat –, le marché pourrait peiner à se relancer.

 

En conclusion, l’immobilier neuf semble s’inscrire dans une zone de transition. Si les ventes ralentissent, les prix résistent, témoignant d’un marché en quête de nouveaux équilibres. Reste à voir comment les acteurs du secteur s’adapteront pour répondre aux défis à venir, dans un contexte où le logement reste une préoccupation majeure pour de nombreux Français.

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